jeudi 21 juin 2012

Le Train de 16h50


Et revoilà la reine du crime : Agatha Christie!

Agatha Christie



Cette écrivaine de romans noirs a écrit de nombreux ouvrages traduits dans le monde entier. Miss Marple son héroïne de St. Mary Mead fourre son nez partout et le plus souvent dans les enquêtes les plus farfelues. Le récit se passe souvent en huit clos, le lecteur peut donc tenter de découvrir qui est le coupable avant la fin du livre. 




L’enquête du train de 16h50 est assez particulière parce qu’il n’y a pas de cadavre… Et sans cadavre, pas de meurtre, c’est du moins ce que pense la police. Mais Miss Marple a plus d’un tour dans son sac. 



« A la gare de Paddington, Mrs McGillicuddy, une amie de Miss Marple, prend le train de 16 h 50 à destination de Brackhampton. Durant le voyage, elle regarde par la fenêtre quand apparaît un train allant dans la même direction que le sien. Elle reste paralysée par une vision d'horreur : un homme, vu de dos, est en train d'étrangler une femme. Le train de 16 h 50 ralentissant, Mrs McGillicuddy voit cet horrible spectacle disparaître dans la nuit. Elle fait alors appel à sa vieille amie Miss Marple et lui expose les faits. La vieille demoiselle de St.Mary Mead, ressentant les atteintes de l'âge, décide alors d'enquêter sur place par personne interposée, elle-même séjournant à proximité et supervisant les opérations... »


Comme toujours, ravie par Miss Marple. C'est léger et d'un autre temps et c'est ce qu'on aime retrouver dans un Agatha Christie!

  • Broché 256 pages
  • Editeur Le Livre de Poche
  • Collection Policier / Thriller
  • Agatha Christie 1957
 
Le train de 16h50 a été adapté au cinéma (avec quelques changements par rapport au roman). Par exemple, c'est Agatha Christie qui assiste au meurtre dans le train et non Mrs McGillicuddy ! Pour la suite, je n’en dit pas plus. Exepté peut-être que Miss Marple dans le film a l'air effrayée par tout ce qui l'entoure et à l'air moins courageuse!

Film britannique en noir et blanc de 1961 de George Pollock! A voir !

Margaret Rutherford



jeudi 14 juin 2012

2/3 Trilogie de la Brume


« Très bientôt, toi et moi, nous serons un seul être. Je ne suis pas ton ennemi. 
Je suis ton avenir. »


Le Palais de Minuit se déroule en Inde à Calcutta dans les années 1930. Des jumeaux, séparés depuis leur naissance par un terrible drame, se retrouvent l’année de leurs 16 ans. Sheere, la fille confiée à sa grand-mère a vécu des années de fuite à travers le pays. Ben quant à lui a été mis à l’abri dans un orphelinat où il a lié des amitiés fortes et créé la Chowdar Society, une fraternité secrète. 

Les romans pour la jeunesse mettent souvent en scène des ados, celui-ci ne déroge pas à la règle. Ben, Sheere et leurs amis ont 16 ans et vivent des aventures incroyables. L’âge des héros permet de comprendre leur engagement les uns envers les autres, leur entêtement aussi. Ils sont jeunes près à se battre pour leurs idéaux. Les adultes sont mis de côté, ils sont secondaires. Ce roman se passe dans une ville bien réelle mais les évènements que vivent les enfants sont extraordinaires, magique. Carlos Ruiz Zafon aime mêler à ses histoires des personnages noirs et maléfiques qui rôdent. Lié au passé des enfants, l’ombre qui plane sur eux est effrayante et rythme le récit. 

« Ils n’avaient guère parcouru plus d’une cinquantaine de mètres, le quart du trajet, quand Ben s’arrêta et leva la main. Ses camarades regardèrent devant eux sans comprendre. Un instant, ils restèrent silencieux, immobiles sur les poutrelles qui ondulaient comme de la gélatine sous les coups constants du fleuve rugissant à leurs pieds. 
— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Roshan, en queue de file. Pourquoi on s’arrête? 
Ben leur montra Jheeter’s Gate, et ils purent tous voir deux artères de feu qui se frayaient à toute allure un chemin dans leur direction en suivant les rails. 
— Écartez-vous ! cria-t-il. 
Les cinq garçons se jetèrent à terre et les deux murs de feu fendirent l’air tout près d’eux, avec la furie de deux lames de couteau faites de gaz enflammé. Leur passage produisit un intense effet de succion, entraîna avec lui des morceaux de l’armature et laissa une traînée de flammes sur le pont. 
— Tout le monde est indemne ? demanda Ian en se relevant et en constatant que, par endroits, ses vêtements fumaient et dégageaient de la vapeur. 
Les autres firent silencieusement signe que oui. 
— Profitons-en pour passer avant que les flammes ne se consument, suggéra Ben. 
— Ben, je crois qu’il y a quelque chose sous le pont, indiqua Michael. 
Un bruit insolite se faisait entendre sous le plancher métallique. La vision de griffes d’acier en train de s’attaquer aux plaques de fer s’imposa dans l’esprit de Ben. 
— Pas question de rester plantés là pour vérifier ce que c’est, répliqua-t-il. Vite ! »

  • Broché 304 pages
  • Editeur Robert Laffont
  • Carlos Ruiz Zafon 2012



mercredi 13 juin 2012

Sarah Kasbah est sur Facebook !!



La voilà, la page Facebook de Sarah Kasbah !! 
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lundi 11 juin 2012

Middlesex



Le roman parcourt trois générations. Desdemoda, la grand-mère du narrateur et son frère Lefty qui fuient leur Grèce natale à cause des affrontements turcs à Smyrne. Là où plus personne ne les connaît ou presque, l’attirance qui les unit devient plus forte et ils se marient. Deuxième génération : Milton, leur fils né en Amérique et sa femme Tessie. Et enfin : Calliope, protagoniste androgyne.


Calliope Stephanides est la narratrice de l’histoire. A l’adolescence, elle découvre qu’elle a deux sexes, elle est née hermaphrodite… A la recherche de son identité, elle va creuser son passé et déterrer les souvenirs de chacun des membres de sa famille.

Des années 20 en passant par la seconde guerre mondiale, aux années 70 avec les affrontements de Détroit, on assiste à une véritable  description de la société américaine.

Un roman hors norme comme Jeffrey Eugenides aime nous en livrer. Une histoire bouleversante qui fait réfléchir sur la différence. Middlesex a reçu le prix Pulitzer en 2003.

J’ai dévoré ce roman en quelques jours. Les 3 générations nous livrent leurs questions existentielles, leurs difficultés et leurs joies. On se plonge dans la vie des Stephanides, on vit avec eux, leur quotidien et leur histoire à travers les années qui passent. Desdemoda surtout est un personnage fantastique. Mariée à son frère, elle croit avoir déclencher la colère des dieux. La partie sur Smyrne est aussi très intéressante, on découvre les affrontements entre les turcs et les grecs, l’extrême violence qui envahit la ville et la fuite des riverains.

  • Poche 656 pages
  • Editeur Seuil
  • Collection Points
  • Jeffrey Eugenides 2002 

"Il était une heure. Une léthargie post-prandiale régnait dans la classe. La pluie menaçait. On frappa à la porte. Comme tout le monde, je levai les yeux. Sur le pas de la porte se tenait une rousse. Deux nuages se croisèrent dans le ciel, laissant passer un rayon de soleil. Ce rayon frappa la verrière de la serre. Passant à travers les géraniums, il leur emprunta la lumière rosée qui, maintenant, dans une sorte de membrane, enveloppait la fille. Il est également possible que ce fût pas le soleil qui ait fait tout cela, mais une certaine intensité, un rayon d'âme, issu de mon regard. Une partie de mon intérêt était scientifique, zoologique : jamais auparavant je n'avais vu une créature avec autant de tâches de rousseur. Il y avait eu un big-bang, dont l'origine se situait sur l'arête de son nez, et la puissance de l'explosion avait propulsé des galaxies jusqu'aux confins de son univers courbe au sang chaud. Il y avait des amas de tâches sur ses avant-bras et ses poignets, toute une Voie Lactée sur son front, et même quelques quasars éparpillés dans les replis de ses oreilles. Puisque nous sommes en cours d'anglais, permettez-moi de citer un poème : "La beauté bigarrée", de Gerard Manley Hopkins qui commence ainsi "Gloire à Dieu pour les choses mouchetées". Quand je repense à ma première réaction, elle me paraît avoir été suscitée par l'admiration de la beauté naturelle. Je veux parler du plaisir du coeur provoqué par la vision de feuilles bariolées ou de l'écorce pareille à un palimpeste des platanes de Provence. Il y avait quelque chose d'attirant dans la combinaison de ses couleurs ; les petits bouts de gingembre flottant sur la peau d'un blanc laiteux, les reflets or de la chevelure blond vénitien. C'était comme l'automne, de la regarder. C'était comme d'aller dans le Nord voir les couleurs". 


Jeffrey Eugenides est également l’auteur de Virgin Suicides un roman adapté au cinéma par Sofia Copola en 1999.

mercredi 6 juin 2012

1/3 Trilogie de la Brume

Le prince de la Brume 



Après avoir dévoré L’ombre du vent, je me suis lancée dans la trilogie au succès mondial de Carlos Ruiz Zafon. 

« Le Prince de la Brume n'avait jamais complètement disparu. Il était demeuré dans l'ombre en attendant, sans hâte, que quelque force occulte le ramène dans le monde des vivants. »

Le Prince de la Brume, premier volet de la trilogie suivi par Le Palais de Minuit et Les Lumières de septembre, est le premier roman que Carlos Ruiz Zafon publie en 1992. Une bataille juridique vient de libérer les droits la traduction de ces trois livres pour en faire profiter les lecteurs du monde entier.



A préciser également, ces livres ont été publiés sous forme de livres pour la jeunesse. 
« Bien qu’ils aient surtout visé un jeune public, mon souhait était qu’ils puissent plaire à des lecteurs de tous âges. Avec ces livres, j’ai tenté d’écrire le genre de romans que j’aurais aimé lire quand j’étais adolescent, mais qui continueraient encore à m’intéresser à l’âge de 23, 40 ou même 83 ans ». Carlos Ruiz Zafon. Pari réussi pour l’auteur, cette trilogie trône en vitrine de bon nombre de librairies et des lecteurs de tous âges achètent ces ouvrages.

L’histoire de Max un ado et de sa sœur Alicia me rappelle en effet les livres d’aventures que je lisais adolescente. L’histoire d’amour est assez pudique et la lecture, adaptée aux plus jeunes, néanmoins, j’y ai trouvé un certain plaisir. Carlos Ruiz Zafon et son imagination débordante nous entrainent toujours dans des histoires touchantes et fantastiques. Un côté flippant donne envie au lecteur de dévorer le livre d’une traite. Sans être le grand roman de l’année, je pense qu’il mérite le détour. 

« Le chemin dans la brume se révéla plus long qu’il ne l’avait pensé. Vu de la fenêtre de sa chambre, l’enclos de pierre paraissait se trouver à quelque cent mètres de la maison. Pourtant, tandis qu’il marchait entre les herbes folles, Max avait la sensation d’avoir déjà parcouru plus de trois cents mètres, quand, de la brume émergea le portail aux lances. Une chaine rouillée, attachée par un vieux cadenas que le temps avait revêtu d’une couleur blanchâtre, reliait les battants de métal noirci. Max appuya sa tête contre les barreaux et examina l’intérieur. Les broussailles avaient gagné du terrain au cours des années et donnaient au lieu l’aspect d’une serre abandonnée. Max songea que, probablement, personne n’y avait mis les pieds depuis très longtemps et que, s’il y avait eu un gardien du jardin des statues, cela faisait bien des années qu’il avait disparu. »


  • Broché 210 pages
  • Editeur Robert Laffont
  • Carlos Ruiz Zafon 2011



lundi 4 juin 2012

Sur la route



Cette semaine, c'est la sortie cinéma de Sur la route, réalisé par Walter Sane. Il s'agit d'une adaptation du roman éponyme de Jack Kerouac.


Manifeste de la Beat Generation, Sur la route emmène le lecteur dans l’Amérique de la fin des années 40. Roman quasi autobiographique, on retrouve d’autres acteurs clés de la Beat Generation comme Neal Cassady et William S. Burroughs.

Sal, un jeune garçon rencontre Dean Mortiarty (Neal Cassady), un ancien taulard marié à la jeune et séduisante Marylou. Assoiffé de liberté et anti-vie rangée Sal décide de suivre Dean Moriarty à travers l’Amérique. Voyageant en auto-stop, logeant à droite à gauche, buvant de l’alcool avec des amis de voyages, Sal va vivre des moments fous mais aussi des passages à vide.
J’ai eu un peu de mal à renter dans le roman au début. Sans doute parce que je ne suis pas habituée à m’immerger dans cette époque. Mais très vite, la curiosité et l’a emportée. Je voulais connaitre la suite. Sal est attachant et j’ai suivi ses déboires et ses aventures avec grand intérêt.
La légende dit que Jack Kerouac a écrit ce roman sur un rouleau de papier de téléscripteur dans un laps de temps très court. Le style simple s’en ressent. On comprend dans les pages son envie d’aller toujours plus loin, toujours plus vite. Jack Kerouac écrit comme il vit ses aventures, le roman est composé de longues phrases comme en atteste l’extrait ci-dessous.
« La plus belle course de ma vie était sur le point de commencer : un camion, avec une plate-forme arrière, avec environ six ou sept gars vautrés dessus et les conducteurs, deux jeunes fermiers blonds du Minnesota, qui ramassaient toute âme solitaire qu’ils trouvaient sur la route – le plus jovial, le plus serein couple de péquenots bien balancés qu’on puisse jamais espérer voir, tous deux vêtus d’une chemise en coton et d’une combinaison, et rien d’autre ; solide du poignet et sérieux, accueillant avec de larges sourires, comment ça va mon gars, tout ce qui se présentait sur leur chemin. J’accourus : « Il y à de la place ? » Ils dirent : « Bien sûr, monte, y a de la place pour tout le monde. »
  • Poche 436 pages
  • Editeur Gallimard
  • Collection Folio
  • Jack Kerouac 1957

Acheter sur la route 


Déplacement de Sal 


vendredi 1 juin 2012

Habibi



Conte oriental, hommage à la calligraphie arabe dont l’auteur trace et retrace les courbes, Habibi raconte la vie de deux enfants liés par le hasard. Vivant sur un bateau échoué en plein désert, éloigné de tout et de tout le monde. Brutalement séparé l’un de l’autre pendant des années, chacun vit son lot de drames et de découvertes… Le récit est construit en flash back. On retrace la vie des deux enfants, les histoires qu’ils vivent ensemble et séparés… Peu à peu, tout prend sens.


Il faut se pencher longuement sur les dessins noirs et blancs et lire plusieurs fois le récit pour en apprécier toute la profondeur. Chaque croquis, chaque mot à une signification. Assez terre à terre, Habibi ne cache pas la misère, il montre avec brutalité une réalité qu’on ne peut que s’imaginer.  La religion très présente tout au long de l’histoire explore des sourates du Coran et des passages de l’Ancien Testament.




Je ne lis pratiquement pas de BD, celle là m’a été offerte (merci Alex) et c’est avec curiosité que j’ai entamé la lecture. Les premières pages m’ont dérangées. Cette petite fille mariée, confiée à un inconnu qui doit honorer son mari lors de la nuit de noce… Très vite, je suis passée au dessus du côté sordide et je me suis attachée à Dodola et à l’enfant qu’elle recueille. Réalité assez dure dans laquelle nous plonge l’auteur, l’ouvrage n’en est reste pas moins sublime.

  • Broché 670 pages
  • Editeur Casterman
  • Collection Ecritures
  • Graig Thompson 2011




Super idée Cadeau !