mercredi 25 avril 2012

La Musique du Hazard

Paul Auster s’inspire des évènements anodins et explore les directions qu’il est possible de suivre dans la vie. Parce que le héros est dans un certain état d’esprit, toute l’histoire devient possible. Si cette rencontre avec « le gosse » s’était produite à un autre moment, il n’y aurait sans doute pas prêté attention.

L'auteur s’intéresse aux bifurcations inattendues. A ces petits moments de la vie où tout peu basculer. Il nous emmène dans un univers fascinant où on retrouve toutes les richesses et les complexités des relations humaines.

« Pendant une année entière, il ne fit que rouler, aller et venir à travers l’Amérique en attendant l’épuisement de ses ressources. Il n’avait pas prévu que cela durerait aussi longtemps mais, d’une chose à l’autre, quand il eut enfin compris ce qui lui arrivait, Nashe avait dépassé tout désir d’en finir. Le troisième jour du treizième mois, il rencontra le gosse qui se faisait appeler Jackpot. Ce fut l’une de ses rencontres accidentelles qui semblent surgies du néant par hasard – rameau brisé par le vent, tombé soudain à vos pieds. Si elle s’était produite à n’importe quel autre moment, il est probable que Nashe n’aurait pas ouvert la bouche. Mais parce qu’il avait déjà renoncé, parce qu’il estimait n’avoir plus rien à perdre, il considéra cet inconnu comme l’occasion d’un sursis, une dernière chance de  réagir avant qu’il ne fût trop tard. »

Cette façon de tout risquer et de savoir qu’on peut tout perdre… c’est excitant et à la fois, dérangeant. Il faut se mettre dans la peau du héros. Au début, c’était vraiment trop différent de mon mode de pensée et puis, je m’y suis habituée et j’ai beaucoup mieux compris les choix de Nashe et ce qui l’amène à agir comme il le fait. Le roman nous rappelle que chaque décision a des conséquences et que tout peut toujours basculer.

  • Poche 313 pages
  • Editeur Actes Sud
  • Collection Babel
  • Paul Auster 1991
Du même auteur : La Trilogie New Yorkaise

mardi 17 avril 2012

La Course au Mouton Sauvage


Haruki Murakami a écrit beaucoup de romans avant 1Q84 (qu’on retrouve en vitrine de toutes les librairies en ce moment). J’ai lu la plupart d’entre eux en 6 mois seulement.

J’ai appris à aimer les personnages parfois torturés de l’auteur, ses descriptions qui vous invitent à fermer les yeux et à imaginer les scènes,… Et surtout, le Japon. Murakami donne envie de visiter chaque recoin du pays. Il choisit les mots justes pour décrire les ambiances, les coutumes et la vie quotidienne des japonais. Quand le narrateur mange une soupe Miso, on a envie d’y gouter. Quand il boit un whisky en écoutant de la musique, c’est comme si on était avec lui dans la pièce.
Murakami transporte et envoute ses lecteurs. Les dialogues parfois philosophiques nous forcent à réfléchir sur l’intrigue et nous plonge davantage dans l’univers fantastique de l’auteur incontournable de la littérature japonaise.

Histoire d’un jeune cadre publicitaire à la vie banale, La Course au Mouton Sauvage plonge le lecteur dans un univers où le réel et l’imaginaire s’entrecroisent. Le narrateur dont on ne connait pas le nom est un homme attachant. Plongé malgré lui dans une aventure sur l’île de Hokkaidō, il est contraint par une puissante organisation d’extrême droite de retrouver … un mouton !  

  • Poche 377 pages
  • Editeur Seuil
  • Collection Points
  • Haruki Murakami 1982

“Haruki Murakami est l’une des voix les plus irrésistiblement originales de la littérature d’aujourd’hui” The New Statesman