Paul Auster
s’inspire des évènements anodins et explore les directions qu’il est possible
de suivre dans la vie. Parce que le héros est dans un
certain état d’esprit, toute l’histoire devient possible. Si cette rencontre
avec « le gosse » s’était produite à un autre moment, il n’y aurait
sans doute pas prêté attention.
L'auteur s’intéresse aux bifurcations inattendues. A ces petits moments de la vie où
tout peu basculer. Il nous emmène dans un univers fascinant où on retrouve
toutes les richesses et les complexités des relations humaines.
« Pendant une année entière, il ne fit
que rouler, aller et venir à travers l’Amérique en attendant l’épuisement de
ses ressources. Il n’avait pas prévu que cela durerait aussi longtemps mais,
d’une chose à l’autre, quand il eut enfin compris ce qui lui arrivait, Nashe
avait dépassé tout désir d’en finir. Le troisième jour du treizième mois, il
rencontra le gosse qui se faisait appeler Jackpot. Ce fut l’une de ses
rencontres accidentelles qui semblent surgies du néant par hasard – rameau
brisé par le vent, tombé soudain à vos pieds. Si elle s’était produite à
n’importe quel autre moment, il est probable que Nashe n’aurait pas ouvert la
bouche. Mais parce qu’il avait déjà renoncé, parce qu’il estimait n’avoir plus
rien à perdre, il considéra cet inconnu comme l’occasion d’un sursis, une
dernière chance de réagir avant
qu’il ne fût trop tard. »
Cette façon
de tout risquer et de savoir qu’on peut tout perdre… c’est excitant et à la
fois, dérangeant. Il faut se mettre dans la peau du héros. Au début,
c’était vraiment trop différent de mon mode de pensée et puis, je m’y suis
habituée et j’ai beaucoup mieux compris les choix de Nashe et ce qui l’amène à agir
comme il le fait. Le roman nous rappelle que chaque décision a des conséquences
et que tout peut toujours basculer.
- Poche 313 pages
- Editeur Actes Sud
- Collection Babel
- Paul Auster 1991
Du même auteur : La Trilogie New Yorkaise